Progresser en Kendo.

Avant propos : quelle que soit l’activité sportive considérée, dès lors qu’elle oppose des personnes entre elles, elle s’exerce dans un cadre où des règles précises permettent d’établir la « supériorité » d’un pratiquant sur un autre.


Les activités duelles de combat n’échappent pas à cette règle et les différentes escrimes précisent dans leur code les critères d’efficacité.


L’escrime japonaise a la chance d’avoir conservé dans sa pratique la filiation avec le combat réel au sabre japonais, devenu arme de paix « le shinaï », sabre de bambou qui exige de ses pratiquants une efficacité qui dépasse largement le cadre sportif.



Dans un combat, cette efficacité se mesure par l’attribution d’un « IPPON » à l’un ou l’autre de ses Kenshi dans des conditions bien précises.


Rappel du IPPON valable (YUKO DATOTSU)


Une technique est considérée comme valable pour l’un des deux adversaires lorsqu’elle est reconnue complète, c'est-à-dire lorsque les conditions suivantes sont réunies :


• « en montrant une plénitude d’esprit avec une attitude appropriée, frapper une zone valable (Datotsu Bu I) de l’opposant avec la partie valable de son propre shinaï (Datotsu Bu) et en exprimant le Zan-Shin (conserver l’état de garde et de vigilance) pour l’éventualité d’une contre- attaque de l’adversaire.



Certaines et certains d’entre vous sont déjà en chemin sur la route du Kenshi et ont atteint un certain niveau dans la pratique en rapport avec le temps qu’ils ont pu consacrer à leur entraînement.


Dans une activité comme le Kendo, deux séances hebdomadaires régulières sont souhaitables pour assurer une bonne progression.


Pour celles et ceux qui ne peuvent pas assurer cette participation ainsi que pour ceux qui, malgré une pratique assidue ont l’impression de ne pas progresser suffisamment, j’ajoute les lignes suivantes :


Quel que soit le temps que vous pouvez consacrer au Kendo, l’important pour progresser est votre investissement de l’esprit et du corps dans l’étude du Kihon et dans la pratique des différentes formes de Keiko qui vous sont proposées. Du petit niveau au plus haut, c’est un esprit de recherche qui doit guider votre étude du Kihon.


Une simple technique demande que l’on soit conscient de toutes ses composantes, on ne peut pas se contenter d’approximations, la façon de se mouvoir (de déplacer ses appuis) d’utiliser ses doigts, ses poignets, ses avant-bras, n’a rien de machinale, elle doit être pendant longtemps sous le contrôle de notre esprit ; il n’y a pas de monotonie dans cette étude, si l’on fait par exemple des Suburi il faut être conscient que ICHI est une posture très passagère que l’on déplace - l’esprit vigilant –pour la posture NI (également très passagère) et ainsi de suite ; si l’on cherche pour nos progrès à améliorer la coordination de nos actions par les répétitions, on doit conserver l’esprit alerte et sans faille dans chaque mouvement ; il n’y a pas de repos, le corps/esprit est mobilisé à chaque temps.


Toute l’acquisition VALABLE du KIHON est conditionnée par l’attitude « éveillée » de l’esprit. Lorsque chaque Kenshi est partie prenante dans cette disponibilité, il agit en véritable « AITE » (partenaire ou adversaire) et les progrès communs suivent.


Pour vous :


• « Sans Kihon, pas de progrès »,

• « Il n’y a pas d’économie en Kendo »,

• « Jouez de tout votre cœur sur la voie »,

• « Sans cœur, pas de sabre ».


Claude Hamot

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